Clair de Lune Messages : 9 Date d'inscription : 19/06/2015
| Sujet: Le calme de l'eau m'apaise [LIBRE] Ven 10 Juil - 12:58 | | J'ouvre les yeux. Il fait nuit. Je ne dors pas, je n'y arrive pas. Je repense à ma mère. Morte. Je me lève. Les autres chats, les non-atteints, dorment déjà. En dehors des quelques gardes qui surveillent les atteints. Je ferme les yeux. Il m'arrive souvent de penser à ma mère, le soir. Je regarde les autres félins. Leurs flancs se soulèvent lentement, en rythme, à l'unisson. Leur souffle est apaisé, calme et régulier. J'aime ce calme. Mais j'ai peur de déranger. C'est pourquoi il vaut mieux que j'aille faire un tour. Prendre l'air me fera du bien. Je sors de notre antre et j'emprunte le tunnel qui mène vers la sortie. Au passage, je croise les gardes qui sont devant l'entrée de celui des atteints. Comme à mon habitude, je les salue et je commence à m'inquiéter.
- Tout va bien, vous n'êtes pas trop fatigués?
Et comme à leur habitude, ils me sourient et affirment que oui. Je ronronne, heureuse de les savoir en bonne forme et je les laisse à leur tâche pour sortir. L'air vivifiant me prend à la gueule. La lune brille et fait beaucoup de lumière, une chose très pratique pour s'orienter sans problèmes. Mais je ne sais pas où aller. Alors, je vais au hasard, zigzaguant un peu partout. Je passe par la forêt, l'étendue de sable, avant d'arriver au bord de l'océan. Là, je m'arrête. Je suis bien. L'air iodé me pique la truffe agréablement. Le clapotis régulier de l'eau m'apaise, comme le souffle régulier de mon clan. Je suis bien. Je m'avance au bord de l'eau et je m'assois en enroulant ma queue autour des pattes. La lune se reflétait sur l'eau. C'était une très belle nuit, sans nuages. Sans pensées négative, sans soucis. Juste le clapotis de l'eau et le souffle calme de la jeune chatte observant l'horizon. Harmonie parfaite des sons. Rythme, régularité. Rien de plus.
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EytherAdministratrice Luny Messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2015
| Sujet: Re: Le calme de l'eau m'apaise [LIBRE] Ven 14 Aoû - 21:07 | | Il tournait en rond. Il ne pouvait pas rester. Il n’était pas bien. Il ne pouvait pas rester, tout autour de lui condamnait sa présence dans ces lieux qui ne parvenait pas à se faire “normaux” aux yeux ternes de ce matou. Il tournait encore et encore en rond, dans une panique des plus totales. Qui l’envahissait, qui ne le quittait pas. Ses yeux étaient grands. Il avait le pelage qui lui restait hérissé et un filet de bave coulait de ses babines. Il paniquait. Il suffoquait. Son cœur battait la chamade tandis qu’il restait fixé sur l’idée que quelqu’un se trouvait là, quelque part, bien planqué, pour l’attaquer, pour le tourmenter, le torturer. Il savait que quelqu’un l’attendait pour le prendre et l’amener loin, là où il ne verrait plus jamais le soleil se lever, oui… il savait tout cela et ça le détruisait mentalement, et il tournait en rond encore, se plaquant au sol, se relevant, crachant, feulant qu’on ne l’attrapera jamais, il ne voulait pas se faire prendre, mais il sentait que l’on tentait de l’attraper pour l’immobiliser et il se retourna, il vit son ennemi. Celui qui prenait toutes sortes d’apparence et dans un instant de faiblesse, perdit conscience.
Il ouvrit difficilement les yeux, plus calme, sa crise étant passée. Mais toujours sur les nerfs, toujours alerte, il ne voulait pas ne plus être alerte, cela lui donnerait matière à être attaqué. Il regardait l’antre vide, ou presque et restait là. Jusqu’à ce qu’il décide de se lever, un soupir mourant sur ses babines et qu’il sorte de là, à la lueur de la lune, qu’il marche et qu’il marche, parce qu’il n’avait rien d’autre à faire. Eyther se sentait complètement vide à cet instant précis et il ne voyait pas trop ce qu’il pouvait aire pour ne plus se sentir vide. C’était l’absence totale de capacité à réfléchir. Il s’étira longuement. Il s’étira et il se remit à marcher, sans but, pourquoi aurait-il un but ? Il n’en avait pas lui. Et en marchant tant, il se retrouva près de l’eau. L’eau, l’eau… Une panique intense s’installa en lui. Et les voix qui parlaient. Qui murmuraient. L’eau qui se mouvait, qui prenait une certaine teinte obscure, qui devenait du poison vivant, lui murmurant de s’approcher pour qu’il puisse le happer et le tuer, l’apporter loin dans les tréfonds de l’océan. Il recula. Il se pensait seul. Il ne voyait pas l’autre chatte, une guérisseuse, Clair de Lune, ou un guérisseur, il ne savait pas qui c’était. Il voyait juste l’eau. Juste ça et il reculait. « Non ! Non… » Il gémissait. L’eau l’appelait. L’eau le voulait. Le tuer. Voilà ce que l’eau voulait et lui il ne voulait pas se faire tuer… il ne voulait pas.
« Lâchez moi ! Foutez-moi la paix ! »
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